vendredi 9 mai 2014

Quelques idées contre le chômage

1. Lutter contre une conséquence méconnue et dramatique du chômage : le manque à gagner cognitif 

Les entreprises sont des lieux où l'on produit et diffuse de la connaissance. L'innovation dans les procédés et outils de conception, de production, de management et de commercialisation, mais aussi la connaissance des besoins des clients sont en effet les véritable moteur de la croissance.

3 millions de demandeurs d'emploi, c'est donc 3 millions de personnes hors du contexte de l'entreprise, qui n'apprennent pas de nouveaux outils, de nouvelles méthodes.  Dans une économie de la connaissance, ce manque à gagner cognitif est évidemment pénalisant pour les demandeurs d'emploi, mais aussi pour l'économie française en tant que "compétiteur".

Une mesure simple et non couteuse pour remédier à cela serait de favoriser pour tous les demandeurs d'emploi, l'accès à des stages d'observation dans les entreprises volontaires de leur choix. Cette mesure, en aparence symbolique, pourrait avoir de nombreux effets de bord vertueux :

  • maintenir un bon niveau de connaissance des demandeurs d'emploi en ce qui concerne les procédés et techniques de leur métier et de l'entreprise en général
  • favoriser la mobilité professionnelle en permettant aux demandeurs d'emploi de découvrir de nouveaux métiers et secteurs d'activités
  • permettre aux entreprises de repérer des talents chez des demandeurs d'emploi qui font preuve de leur motivation et de leur intérêt puisqu'ils ont choisi d'y passer du temps
  • favoriser des contacts en situations et des échanges spontanés qui sont connus pour être propices aux recrutements
  • rompre l'isolement des demandeurs d'emploi et leur redonner confiance en eux
  • susciter ou confirmer des projets de création d'entreprises chez certains demandeurs d'emploi qui pourraient utiliser cet outil pour valider l'existence d'un besoin et leur capacité à y répondre


2. Le chômage, c'est avant tout un manque de projets !

Essayons d'expliquer le chômage à un enfant de six ans, comme le préconise un certain Albert Einstein :
- Le chômage, c'est quand Il y a trop peu de travail pour occuper tout le monde
- Ah ? mais le travail, c'est pas pour fabriquer des choses utiles ? ça veut dire qu'il y a trop de choses utiles ?
- euh ...
Effectivement, la demande d'emploi peut être vue comme une offre de compétences, qu'il faudrait savoir mettre au service de besoins humains. Pour cela, il faut plus de projets dans les entreprises existantes et aussi plus d'entreprises. Il y a déjà des porteurs de projets parmi les demandeurs d'emploi, il faut leur faciliter davantage l'accès à la création d'entreprise et minimiser les risques associés pour accélérer ce phénomène.

Bien sûr, afin de mener à bien des projets dans un contexte en évolution permanente, il faut aussi faciliter l'accès aux formations et au coaching pour les demandeurs d'emploi souhaitant effectuer une création d'entreprise.

Ce qu'il y a de bien avec l'économie de la connaissance, c'est que les territoires à conquérir sont infinis et on peut être plusieurs à conquérir les mêmes sans se marcher sur les pied (à condition de ne pas abuser de la propriété intellectuelle).

3. Mobiliser le capital pour une croissance productive

En agissant sur les mécaniques fiscales et réglementaires, on peut rendre l'investissement productif et créateur d'emplois plus attractif que l'investissement spéculatif.

Si seulement mobiliser des talents pour répondre à des besoins humains réels rapportait plus que d'acheter et revendre 60 fois une marchandise qui pourrait servir à ceux qui en ont vraiment besoin ... Les politiques n'ont-ils pas un rôle à jouer ici ?

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