vendredi 1 août 2014

Pressé de sortir de la préhistoire ?

Je ne sais pas pour vous, cher lecteur, mais moi, j'en ai marre des anachronismes tels que les politiques non respectueuses des populations, les conflits armés, de leurs "dommages collatéraux", et bien sûr les actes terroristes qui en sont parfois la cause, mais aussi, trop souvent, les conséquences.

Si l'on considère la situation du point de vue de la gestion de risque, le problème vient de l'existence même des armes offensives (en écrivant ces lignes, je vais me mettre à dos les lobbies militaro-industriels, tant pis, j'assume, il y a des risques qui en valent la peine), mais aussi de l'état émotionnel et cognitif de ceux qui les détiennent. La pauvreté, l'ignorance, la peur, la haine spontanée ou programmée sont donc des facteurs de risque, connus depuis longtemps.

Pour arrêter une guerre, il suffit que chaque détenteur d'une arme soit persuadé qu'il a mieux à faire que de s'en servir. (Facile à dire, vous me direz, mais ça a déjà été observé à certaines échelles dans l'histoire, rappelez-vous, par exemple, de la chute du mur de Berlin). Il s'agit donc d'un problème cognitif, et les solutions sont tout aussi cognitives.

Comment faire évoluer les connaissances de centaines de milliers, voire de millions de personnes afin qu'elles soient capables d'élaborer des décisions pacifiques et constructives malgré une souffrance actuelle ou très récente et malgré un logiciel belliqueux parfois implanté par un conditionnement de plusieurs années ?

Pour imaginer des moyens d'action, je vous propose quelques principes très puissants, qui ont par ailleurs bien d'autres applications que la résolution des conflits.


1. Souvenirs du futur

Se projeter dans un avenir probable et souhaitable, plus ou moins proche, imaginer comment on y règlerait les problèmes à la lumière de cette expérience et de cette connaissance future, et enfin revenir de ce voyage en ramenant des souvenirs bien choisis, c'est-à-dire des idées applicables au présent. Pour cela, un peu de temps et d'imagination suffisent.

2050 : Le moyen orient est un espace démocratique pacifié. 

Un terroriste se procure un lance-roquettes (très peu probable car les armes offensives sont en train de disparaître et celles qui restent sont très efficacement trackées par les autorités nationales de chaque état qui en possède).

Il a été programmé pour croire qu'il a besoin d'envoyer une roquette quelque part pour devenir un "héros" aux yeux d'un groupe social (très peu probable, car les techniques de programmation sociale, proche des méthodes en vigueur dans les sectes, sont connues et des méthodes d'auto-défense psychologique sont enseignées dans les programmes scolaires. Le principe est simple : recevoir un feedback positif exclusivement d'un groupe fermé fait que notre valeur sociale est entièrement déterminée par le système de valeurs de ce groupe, c'est donc une situation à risque et pour protéger sa liberté, il faut s'ouvrir à la rencontre d'autres personnes, d'autres feedbacks et d'autres systèmes de valeurs à l'extérieur).

Dans l'hypothèse, où cet individu passerait à l'action, faisant des victimes dans un autre état, quelle serait la réaction d'une société démocratique et pacifiée ? (Cette hypothèse est extrêmement peu probable, car en 2050, suite à des procédures juridiques gagnées par les proches de victimes de "dommages collatéraux", les fabricants d'armes ont réorienté leurs efforts sur la production d'armes défensives. Chaque état dispose ainsi d'un bouclier antimissile efficace, empêchant tout engin offensif d'entrer sur son territoire, mais aussi d'en sortir, par souci de protection des populations des états voisins contre une attaque terroriste).

Le droit à vivre en paix de chaque être humain étant reconnu et défendu, un tel évènement ne pourrait pas provoquer une guerre, mais une procédure judiciaire. Cette procédure ne ramènerait évidemment pas les victimes à la vie (la guerre fait-elle mieux ?), mais elle répondrait aux besoins de reconnaissance des préjudices subis par les victimes et leurs proches, elle permettrait de juger et de condamner les coupables, et d'initier un débat conduisant à de nouvelles mesures préventives. Comme la procédure ne vise pas un état, mais un individu, les autorités des deux états peuvent coopérer pour accéler l'enquête et la neutralisation de l'individu. La présence d'enquêteurs ou des drones de surveillance, selon le niveau de risque, est tolérée par les états voisins afin de retrouver au plus vite le terroriste.

Mais quelle autorité judiciaire pourrait être légitime dans le cas ou le terroriste a attaqué depuis un état autre que celui des victimes ?
En  2050, l'ONU recueille les plaintes des victimes lors d'un crime inter-étatique et les aide à se défendre juridiquement, elle accélère ainsi la pacification du monde.

Retour en 2014 :

Qu'est ce qui est faisable aujourd'hui ?
  • Inclure le droit à vivre en paix dans la déclaration des droits de l'homme
  • L'ONU peut constituer des dossiers recensant tous les préjudices subis par les civils, facilitant ainsi d'éventuelles procédures de reconnaissance et d'indemnisation futures.
  • Analyser et désamorcer les logiciels belliqueux en les confrontant, par le dialogue, par les échanges économiques, aux connaissances du monde pacifié. Plus généralement, enseigner l'auto-défense psychologique permettant à tout citoyen de se protéger des tentatives de programmation sociale par des groupes sectaires, aliénants ou violents.
  • Renforcer la lutte contre la pauvreté, l'ignorance et la peur
  • Utiliser des drones non offensifs pour localiser les armes
  • Dans les situations de conflits, initier des dialogues, sous l'égide de l'ONU, avec comme thème principal le besoin commun à tous les états en conflit : protéger leurs populations
  • A vous de compléter !

2. Déprogrammation :

On peut se demander pourquoi, dans le logiciel du soldat, il y a une règle qui interdit de parler à l'"ennemi". Peut-être parce qu'en se parlant, les soldats pourraient prendre conscience de leurs ressemblances, ne plus avoir envie de s'entretuer et enrayer ainsi la machine militaire lors des opérations offensives.
Le concept même d'ennemi est anachronique. Le seul ennemi de l'homme, c'est sa propre peur, l'altération de ses capacités décisionnelles et les conséquences parfois dramatiques qui en résultent.

Merci de m'aider à diffuser tout ou partie de ces idées, si vous y adhérez.